Les principales conclusions de cette enquête sont que la première couche d’épargne est la plus importante et que moins d’un résident luxembourgeois sur cinq a subi un impact financier négatif de la pandémie, alors qu’une majorité fait état d’une amélioration, du moins sur le plan financier. Le principal enseignement concerne l’écart observé entre les hommes et les femmes : les femmes qui résident aujourd’hui au Luxembourg semblent avoir grandi, dès leur plus jeune âge, avec un rapport plus distant à l’argent que leurs homologues masculins. En outre, il semblerait qu’elles aient moins d’occasions de s’exercer à la gestion financière et qu’elles gagnent également beaucoup moins que les hommes au cours de leur carrière en raison du fait qu’elles travaillent moins d’années à temps plein. Tous ces facteurs peuvent expliquer pourquoi les femmes ne sont pas en mesure de mettre autant de côté, pourquoi elles ont moins confiance en leur capacité à investir et pourquoi elles sont réticentes à l’idée de placer leur argent dans des actifs de croissance. Ces facteurs conjugués expliquent aussi pourquoi leur patrimoine net augmente beaucoup plus lentement que celui des hommes sur le long terme.
Ces conclusions suggèrent que des mesures largement recommandées, telles que le partage du congé parental, l’absence de discrimination salariale, le fait de ne pas pénaliser le congé de maternité, etc., bien qu’importantes en soi, pourraient ne pas suffire à réduire l’écart financier entre les femmes et les hommes. Ces mesures arrivent en effet relativement tard dans la vie d’une femme, lorsque son comportement vis-à-vis des questions financières est déjà bien ancré en elle. Pour vraiment faire la différence, investir dans l’éducation financière des enfants et des adolescents, en particulier chez les filles, et offrir à tout le monde, dès le plus jeune âge, les mêmes chances de se familiariser avec le travail rémunéré et l’argent sont des pistes qui mériteraient d’être explorées, plutôt que d’être ignorées comme elles le sont aujourd’hui.